On est mieux en France !

Publié le par La Prof

... mais pour combien de temps ?

La vidéo du week-end un documentaire québécois : Le chemin de croix des profs.



Ca me laisse sans voix !

Amis québécois :-) n'hésitez pas à laisser des commentaires pour nous expliquer tout cela...

Publié dans Actualité - Politique

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T
À la base, la différence en le système français et québécois est le recrutement. En France, on pose sa candidature au concours pour entrer en formation d'enseignants et l'État choisi le nombre de candidat selon ses besoins. Au Québec, le phénomène inverse se produit. On entre à l'université, on se forme pendant 4 ans afin d'obtenir le brevet, et par la suite, c'est à nous d'aller vers les employeurs pour savoir s'ils ont besoin de nous. Certaines années, 1000 enseignants peuvent être formés alors que les besoins réels sont de 200, et ce, dans tous les domaines (sports, arts, titulaire au primaire, prof de français au secondaire, etc.)Selon l'endroit où vous travaillez, l'accession à cette séance de placement prend plus ou moins de temps. À Montréal, j'y ai eu accès après 1 an de travail, à Laval (en banlieue) c'est après 2 ou 3 ans. Leur forme est également différente, tout comme la date où se tiennent les séances (par exemple, à Montréal, on offre une première séance à la fin du mois de juin, ce qui empêche les enseignants qui choisissent à ce moment d'avoir droit à l'assurance-emploi pour l'été (les profs sans poste ne sont pas payés l'été). Ceux qui ne choisissent pas à ce moment doivent être disponibles de 9h à 21h 3 jours au mois d'août... les téléphonistes téléphonent à tous les enseignants sans contrat et leurs donnent 15 minutes pour dire s'ils acceptent ou non le contrat offert pour la rentrée. Si vous ne répondez pas dans le délais, votre nom est remis au bas de la liste...Selon les champs d'enseignement, l'accession à un poste en voie de permanence (donc le temps pour être nommé) varie énormément... J'ai mis 6 ans à obtenir le miens alors que certaines de mes collègues l'ont eu après 2 ans... ou d'autres sont à leur 8e année sans l'obtenir encore...
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L
Je remercie nos "cousins" ;-) d'intervenir sur le sujet. En France, pour être enseignant il faut passer un concours de la fonction publique accessible après une licence ou une maîtrise. Puis préparer le concours (pendant 1 an ou plus). Le nombre de postes offert aux concours dépend du besoin du nombre d'enseignants en fonction de la discipline. (Ce nombre est toujours en baisse malgré des départs en retraite). Si bien que les statistiques sont différentes selon les disciplines, ex : 30-40% de réussite pour être prof de français jusqu'à 7% pour la musique, 6% pour l'arts plastiques, et 3-4% pour la philosophie. Une fois l'obtention du "Saint Graal" nous sommes "titulaires", donc théoriquement garantie d'avoir un (ou plusieurs) postes à vie. C'est l'éducation nationale qui nous place d'office, qui nous affecte dans nos établissements. Là aussi intervient l'ancienneté. Un "jeune" prof se retrouve souvent à plusieurs 100taines de km de son académie d'origine, muté dans des régions peu accueillantes où personne ne veut vraiment aller, et généralement dans des établissements (très) difficiles. (la "jeunesse" peut durer de nombreuses années!) Il peut être aussi titulaire d'une zone (un groupement de villes, un département) et faire des remplacements à la demande dans ce secteur. A quelques exceptions près, nous enseignons uniquement la discipline pour laquelle nous avons été recrutée. Cela étant dit il y a une baisse du pouvoir d'achat des enseignants, des frais ou des augmentations qui sont reversés avec plus de 6 mois de retard. Les contractuels (enseignants non titulaire du concours) ont des statuts de plus en plus précaires (par exemple nouveauté de cette année on leur retient systématiquement leurs journées de maladie sur leurs bulletins de paye, d'autres ayant pourtant eu un temps plein à l'année ne se sont pas vus payer l'été, etc.) Les programmes et annonces des nouveaux présidentiables ne sont guère réjouissantes. Entre Mme Royale qui nous considère comme des "privilégiés" et qui souhaite que nous fassions 35H de présence dans nos établissements. Nicolas Sarkozy qui souhaite couper l'école en deux (d'un côté celle du "savoir" dépendant du ministère de l'éducation nationale et de l'autre "l'école de la vie" avec les matières "secondaires" qui dépendraient des mairies!!!). Qu'on en viendrait à se dire que Bayrou et l'éventualité de la bivalence (enseigner 2 matières) c'est pas si mal ! Autant de précarité (et de mépris) pour les enseignants au Québec est invraisemblables... mais en France on y vient aussi à pas de géants...
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F
Tout simplement effrayant. Cela montre la considération pour l'enseignement et les enseignants au Québec.
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P
Aye aye aye !<br /> Je n'avais pas vu ce reportage d'Enjeux, et j'avoue qu'il m'a fait "bondir"...   J'habite en banlieue de Montréal et je suis nouvelle dans le métier.  Je commence à peine à me faire connaître dans ma commission scolaire, comme suppléante occasionnelle.<br /> Je n'ai pas encore d'idée claire de comment ça se passe dans l'organisation scolaire, mais tout ça m'inquiète.  Je crois que les problèmes soulevés dans le reportage sont bien réels, mais ils ont peut-être moins d'ampleur en région.  Je suis spécialiste de musique et les perspectives d'emploi sont assez bonne dans mon coin.<br /> M'enfin, voyons voir ce que l'avenir me dira !<br /> Bonne soirée, Persée
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P
Au Québec, l\\\'émission Enjeux (produite par la télévision d\\\'état) en est une très sérieuse et respectée. Ce qui est décrit dans ce reportage est vrai. Ça fait huit ans que j\\\'enseigne et je vis cette situation depuis plusieurs années (Au début, je n\\\'étais même pas digne d\\\'y être invité... imaginez mon statut d\\\'alors...). Et oui, après huit ans, je suis toujours à statut précaire. Voulez-vous savoir où j\\\'enseigne l\\\'an prochain? Et bien, moi aussi j\\\'aimerais bien le savoir.Chaque année, la même angoisse... Deux responsables : le syndicat et la commission scolaire. Ils ne veulent attribuer que des postes permanents à 100% de tâche. C\\\'est excellent pour les titulaires du primaire, mais pour tous les autres, ce n\\\'est pas avantageux du tout. Je connais plein de gens qui aimeraient avoir un poste à 60% de tâche en musique, gym, théâtre, anglais, arts plastiques, etc. dans la même école. Ça représenterait de la stabilité pour le prof, les enfants, la direction, l\\\'école et la commission scolaire.Chaque année, lorsque j\\\'en parle au syndicat, ils ne veulent rien entendre. 100% ou rien... Le problème, c\\\'est que le 100% n\\\'est pas réaliste pour les spécialistes du primaire. C,est un peu le même scénario au secondaire.Vous pouvez toujours écouter l\\\'avis des directeurs d\\\'écoles, commissaires, conseillers pédagogiques (démagogique?) et autres intervenants scolaires qui n\\\'ont pas à vivre cette situation... C\\\'est facile de dire que tout va bien quand on n’a pas les mains dedans... Ils vous diront comment le système québécois favorise la réussite (si on laisse l\\\'élève passé, il réussi!). Dans leur fauteuil confortable et devant leur écran plat hi-tech, ils vous diront que malgré tout, notre système fonctionne. Oui, il fonctionne... Mais qui en paye le prix? Pour conclure, je voudrais souligner que le contrat que nous acceptons nous lie à la commission scolaire même s\\\'il n\\\'est pas encore signé. Un contrat verbal. Par contre, ils peuvent nous jeter à n\\\'importe quel moment pour toutes sortes de raisons (fermeture de classe, compressions budgétaires, bumping, etc.). Ce sont des engagements à sens unique. Des engagements sans honneur, respect ou dignité. Tout le contraire de ce qu\\\'on exige de nous face aux élèves.
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