Entretien 2 avec le CPE
Je me décide à m’enquérir des réactions de chacun, j’essaye de faire de la pensée positive auprès des collègues, de revaloriser mon Willy…
Bref, je pars à la chasse aux votants présent le jour du conseil pour influer sur leur vote.
Tout du moins prendre un peu le pouls de l’affaire.
L’histoire se complique.
Hormis de rares exceptions, Willy a réussi la performance en 4 années de collège à se mettre à dos quasiment toute la salle des profs !
(on peut applaudir l’effort !)
Le comble, étant que la moitié au moins ont de bonnes raisons de vouloir s’en débarrasser.
(qu’ils finiraient presque par me convaincre !)
Selon le CPE par exemple, il est un danger pour les enseignants mais aussi pour ses camarades. En plus, il aurait eu bousculé des filles l’an dernier (sauf que tout le monde exagérant… je ne sais plus bien qui ou quoi croire !) Je l’ai vu une fois dans un couloir se battre avec une fille, je lui ai dit d’arrêter, il s’est exécuté, c’était clairement un jeu, du haut de ses 1m80 il aurait pu sans difficulté la mettre par terre, il n’en avait rien fait ! et répondait aux coups de sa camarade sans réel violence.
D’ailleurs les deux rigolaient.
Lors de ma rencontre n°2 avec le CPE, j’apprends que Willy a déjà eu un conseil de discipline auquel il a réchappé l’an dernier !
Suite à l’agression / bousculade d’un prof, Willy a été convoqué !
Mais son conseil n’a jamais eu lieu car sa maman n’a jamais réceptionné l’avis de passage du recommandé, elle n’a pas non plus ouvert sa porte à aucune des visites des AS pour l’avertir. Elle n’a bien sûr jamais répondu à aucun appel, et n’est pas venu aux RDV fixés par Le Principal !
L’administration a donc saisi le rectorat… leur demandant comment faire ?
Impossible de faire un conseil de discipline sans avoir la confirmation que les diverses parties aient été averties !
Le rectorat a ainsi tranché : au prochain écart (quelque chose d’un peu sérieux toutefois) Willy serait immédiatement traduit en conseil.
Il était aussi prévu de passer un contrat éducatif en début d’année avec Willy.
Mais voilà, si l’idée parait bonne et équitable, il s’avère qu’il semblerait que Willy n’est jamais eu connaissance de cet arrangement ?
C’est à dire qu’il était en quelque sorte déjà en sursis !
Ironie du sort, son coup d’éclat ayant eu lieu peu de temps après la rentrée, aucun contrat l’informant et lui rappelant les règles du jeu n’avait été mis en place !
Je comprends bien que pour mes collègues, l’exclusion définitive semble la seule issue, au risque de ne plus réussir à nouveau à « contacter » la mère, qu’ils ont l’impression qu’il a évité la sanction par un subterfuge déloyale !
Si dès l’année dernière Willy était passé en conseil il aurait peut-être vraiment eu une limite clairement fixée et peut-être aurait-il eu un sursit.