L’incident
Willy cristallise les tensions du collège, les tensions entre profs et administration.
L’administration est au pied du mur, et au vu du grand nombres d’élèves pénibles en 3ème est bien décidée à faire un exemple.
Les profs (et l'administration) eux, veulent leur revanche. Ce crime de l’an dernier ne doit pas rester impuni, même 4 mois après les faits, la rancœur est tenace.
Le résultat est prévisible. Willy est surveillé, traqué, voire harcelé quotidiennement et sanctionné à coup de rapports d’incident.
Assis vers une fenêtre, ses camarades se plaignent d’être éblouis par le soleil.
Le professeur baisse le store, mais un rayon filtre et taquine la rétine de Willy qui tel un diable s’insurge qu’on baisse le store suffisamment pour tout le monde sauf lui.
Le professeur s’étonne d’une telle véhémence pour un malheureux rayon de lumière !
Il lui demande son carnet, Willy lui jette à la figure et se lève en criant, le ton monte entre les deux partis, Willy répond à mon collègue qu’il n’a qu’à le virer de cours, ce qu’il fait.
Willy exulte, bouscule une table, une élève pleure du fait de l'ambiance électrique, le professeur lui répond qu’il a bien de la chance d’être en cours, car s’il réagissait ainsi dans la rue face à un inconnu cela se terminerait sûrement plus mal (la phrase exacte devait être : qu’il se prendrait un coup de poing). Willy sous l’effet de la colère comprend mal ce que mon collègue lui a dit et croit qu’il vient de l’informer que s’il le croise dehors il lui donnera un coup de poing, Willy tient alors des propos menaçants et s’en va fou de rage chez le Principal Adjoint.
L’histoire a fait grand bruit et le tour du collège en moins d’une heure !
Moi-même j’ai eu la joie de croiser Willy devant le bureau du Principal Adjoint, transfiguré, le visage fermé, criant « j’men fous, j’y retournerais plus chez ce ***** ********* de prof »
« Il croit qu’il peut me menacer et que je vais rien faire ! » etc.
C’était la première semaine, nous ne nous connaissions pas encore, je ne lui avais alors pas parlé pour essayer de le calmer. L’entreprise semblait de toute façon vaine.
Durant la récrée, mes collègues ont sauté sur le prof de math, tout comme le Principal pour lui demander de rédiger dans les détails un rapport d’incident. De surtout « ne pas hésiter » !
Mon collègue s’est exécuté.
Mais, il a découvert après coup, qu’avant d’arriver en cours, Willy avait été sévèrement remis en place en traversant la cours par un professeur, bref, quelqu’un l’aurait énervé ou tout du moins il aurait, comme me l’a par la suite expliqué ce collègue, été mal géré le cours précédant.
Willy serait donc arrivé en math après avoir vécu des tensions et un clash quelques minutes plus tôt.
Même si cela ne pardonne pas son comportement, on comprend mieux sa réaction, tout du moins son énervement.