8/ L'’affectif

Publié le par La Prof

8ème principe : L’affectif !

Créez un lien avec l’élève.

C’est triste à dire, mais c’est souvent ce qui est le plus efficace et pas forcément le plus difficile à mettre en œuvre (grâce aux dialogues du 7ème point par exemple).

Il faut que l’élève se sente individualisé (on peut lui trouver des objectifs personnels pour le remettre sur les railles et le valoriser), vous sente à ses côtés et non comme l’ennemi à abattre.

Bref, que vous êtes là pour lui, pour son bien !

Avantage : Il aura beaucoup plus de scrupules à vous faire de mauvais tours.

Dans le cas d’une terreur, il n’aura même plus besoin de faire de conneries !

Je m’explique (au risque de faire de la psychologie de comptoir) souvent un casse-pied remue car il est nul dans votre discipline et il s’ennuie, du coup vous ne le remarquez pas par son brio. Faire une connerie peut dans certains cas se traduire par « je suis là, regardez moi, aimez moi »

Si l’élève sent qu’il a votre intérêt et votre respect, il fera des efforts pour vous faire plaisir !

Grand principe d’un élève de collège : il ne travaille pas pour lui ni pour son avenir, mais avant tout pour une reconnaissance, via la note (ou l’appréciation), auprès de vous et/ou de ses parents.

Dans ma ZEP, l’équation est la suivante : il n’a pas vraiment d’avenir dans le sens « étude longue », il s’ennuie en cours et veut partir en apprentissage (plus de la moitié de mes élèves), il a de mauvaises notes depuis le primaire, ses parents n’y attachent plus d’importance ou ont baissé les bras… reste VOUS !

J’ai plusieurs terreurs qui sont de vraies crèmes dans mes cours (et je sais que les collègues qui jouent aussi la-dessus ont de réels résultats avec ce type de gamins).

Bon, ça ne marche pas sur tous (de toute façon, s’il y avait une recette miracle, ça se saurait !)


Vous n’êtes pas à l’abris d’une rechute… et oui, ça arrive !

Mais là, re-coincez l’élève et faites fonctionner le meilleur versant de la relation affective : la culpabilité !

Si vous arrivez à faire culpabiliser un élève vous pouvez tout obtenir de lui !

(ex : "je suis déçue, tu avais fait des progrès, qu'est ce qui se passse... je crois qu'on perd notre temps..." à dire avec de grands yeux humides :-)


Ca peut sembler dégueulasse comme système, car cela relève presque de la manipulation, mais vous le faites dans leurs intérêts (travailler, être attentif en cours, arrêter de sécher les cours, etc.) . N’ayez pas d’état d’âme.


Attention au risque :

Vous pouvez vous faire avoir car l’affectif a la fâcheuse tendance à fonctionner dans les deux sens !

J’ai pu voir une collègue faire virer se lien vers une relation plus amicale… ne mélangez pas les genres, vous aurez plus de mal ensuite à rester impartiale, et perdre votre statut de prof pour celui d’ami vous fera perdre du même coup tout pouvoir.
Ne faites jamais de traitement de faveur ! Je vous en remet au 1er principe, l’élève aime avoir des limites !

L’affectif ne sera pas brisé si vous sanctionnez !

Autre risque (qui m’a valu quelques déceptions) rappelez-vous ce proverbe espagnol : Lorsque vous élevez des corbeaux, ne vous étonnez pas qu’ils vous crèvent les yeux.

L’adolescence est l’âge ingrat par excellence !

Publié dans Kit de survie

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L
Bonjour Sifi,ravie de constater que nous sommes d'accord sur ce principe, je pense, effectivement que l'affectif est le mot clef de l'enseignement en zep, bien plus efficace (et humain) que la simple sanction.
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S
Je suis entèrement d'accord l'affectif reste LA solution à pas mal de soucis. ça ne marche pas à tous les coups, y'a des gamins que tu ne pourras jamais atteindre, mais souvent il suffit que tu lui fasses croire que tu as confiance en lui, même s'il est nullissime et il fera des efforts... et souvent tu te rendras compte toi-même que cet enfant a un vrai potentiel!
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